Plateau des Bolovens

Passage oblige par Champasak sur le chemin du retour pour visiter les ruines du Vè siècle des temples de Wat Phou. Les lieux sont splendides, la montée vers le sommet abrupte, et les temples tiennent debout tant bien que mal. On a du mal à s'immaginer que ces lieux étaient un "petit Angkor", la référence des temples khmers au Cambodge. Notre chauffeur nous attend - et oui on n'a pas encore osé le scooter - pour nous déposer à notre auberge, où un lap assez épicé nous attend (plat national) avant une courte nuit et le retour à Paksé le lendemain matin.

De retour à Paksé, cette fameuse ville de transit pour voyageurs entre Laos, Thaïlande, Cambodge et Vietnam. Le voyage sera avec un curieux personnage, Jean, qui nous racontera ses voyages à l'arrière bruyant d'un pick-up, en gros on n'a rien retenu. :)

Il nous faut nous lancer et louer un scooter, un véhicule que ni l'un ni l'autre n'avons conduit auparavant, pour aller visiter le plateau des Bolovens. Et grâce au bouche à oreille, nous avons pu aller chez Yves, un hutois installé à Paksé depuis 4 ans et qui... loue des scooters ! Après une brève initiation dans les rues de la ville, ça devrait le faire. On laisse nos sacs à dos et c'est parti pour l'aventure en deux-roues.
Direction le plateau des Bolovens, région surélevée à l'est de Paksé, qui ne manque pas de cascades, plantations de café et petits villages pittoresques. On se rend très vite compte de la liberté que l'on peut avoir en deux-roues pour pouvoir visiter librement l'arrière pays et sortir des sentiers battus, c'est un véritable soulagement à ce moment là du séjour et on compte bien en profiter à fond.
Première pause-café, le ton est donné : dans un restaurant le long de la route, café glacé et nems frits nous sont offerts de bon coeur avant de reprendre la route...
On visite alors les premières chutes d'eau, au milieu des cars de chinois (ils sont partout !), et sommes obligés de nous exilés pour déjeuner, les places au restaurant étant toutes réservées pour les groupes de chinois...
Quelques kilomètres plus loin, on s'arrête chez un producteur de café local. On passera plus d'une heure à discuter voyage autour d'un café, avant de devoir continuer notre route pour trouver une auberge. C'est d'ailleurs sur les conseils de français croisés l'après-midi que nous trouvons ce petit coin de paradis, un petit bungalows qui surplombe les rizières de Tad Lo, très agréable pour conclure cette journée.
On se constitue le lendemain un petit groupe de français pour passer la journée et visiter les cascades aux alentours. Rendez-vous dans un petit village où les enfants se partagent les rôles entre vigiles de parking et guides touristiques pour visiter la cascade à côté. C'est très physique pour ce rendre au pied de celle-ci, avec un peu d'escalade, mais le jeu en valait la chandelle. Enfin, pas pour tout le monde : à peine arrivés, Val glisse sur de la vase et tombe au sol. Vu la douleur, la journée cascades est écourtée et on arrive à retourner tant bien que mal au scooter avec l'aide de tout le monde. Après une bonne assiette de charcuterie française, on se décide à rendre visite à M.Hook dans son village qu'il nous fait visiter et dont il nous a expliqué tous les rites. Pas le temps de se remettre de toute cette joie et ces sourires par centaine, un repas traditionnel nous attend dans notre auberge avec les propriétaires : lap, poulet curry, nems, soupe de potiron. Et tout ça dans la bonne humeur !
On a un programme serré, et le bras de Val ne va pas bien, il faut rentrer. Ça nous a fait un bien fou de quitter la ville et de partir un peu à l'aventure, les sourires des gens, les enfants qui courent jusqu'au bord de la route pour nous dire bonjour et nous voir leur faire des "coucou Miss France". On va certainement envisager notre voyage autrement désormais.
Au retour à Paksé, trempés, on se rend donc à la clinique, qui n'a d'international que le nom. Un retour 50 ans en arrière, rien n'est informatisé, développement des radios en chambre noire. Après 5 minutes de comparaison de photos sur Google avec la radio affichée, les "médecins" nous annoncent que rien n'est cassé : un tube de voltarène des anti-douleurs et au revoir.
Direction la Thaïlande avec un bras douloureux et des souvenirs plein la tête de cette superbe aventure au Laos.